Darfour: Médecins du Monde annonce son retrait

Publié le par Le Blog du MRAP Fédération de Moselle


 L'organisation humanitaire française Médecins du Monde (MDM) a annoncé lundi 29 Janvier 2007 son retrait du Darfour, en raison de la violence qui règne dans cette région de l'ouest du Soudan et qui présente trop de risques pour ses employés.

L'annonce de ce retrait survient alors que s'ouvre à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, un sommet de l'Union africaine dont les dossiers les plus urgents seront la situation au Darfour et la Somalie, et la nécessité d'y déployer au plus vite une force d'interposition.

MDM a "suspendu ses activités au Darfour pour une durée indéterminée", a précisé au téléphone Eric Chevallier, directeur pour les missions internationales de l'organisation humanitaire.

"La balance entre les services qu'on arrive à rendre et les risques qu'on fait prendre à nos équipes était devenue trop défavorable", a ajouté Chevallier. "C'est une décision très difficile à prendre, et j'espère que nous pourrons retourner au Darfour quand les conditions de sécurité le permettront. (...) On s'est dit qu'il valait mieux partir en anticipation d'un problème grave qu'après,", a encore dit le responsable de MDM.

Médecins du Monde a commencé à retirer une dizaine de travailleurs humanitaires de diverses nationalités ainsi que quelque 200 Soudanais travaillant dans la région.

L'organisation humanitaire procurait de l'aide à quelque 90.000 réfugiés du camp de Kalma dans le sud du Darfour et disposait d'une clinique mobile chargée de prodiguer des soins à une trentaine de milliers de personnes dans les villages reculés des montagnes du Jebel Marra où une épidémie de choléra s'est déclarée en 2006.

Bien que plusieurs autres organisations aient averti à plusieurs reprises qu'elles avaient atteint un point de rupture, Médecins du Monde est la première ONG d'envergure à se retirer volontairement de la région en proie aux violences.

Lancée en 2004, la mission de MDM au Darfour était l'une des plus conséquentes de l'ONG, qui y a consacré des millions de dollars. Mais les personnels ne pouvaient plus atteindre les villages isolés où leur aide était la plus utile, en raison des attaques visant leurs véhicules. Et la violence croissante rend la situation dangereuse même dans les grandes villes de la région, qui ne sont plus à l'abri des attaques des milices janjaweed. M. Chevallier a notamment évoqué un raid sur le camp de réfugiés de Gereida, le 18 décembre, au cours duquel une employée de MDM a été violée et plusieurs autres ont subi des simulacres d'exécution, tous leurs biens et leurs voitures étant en outre volés.
Source : SaphirNews.com

Publié dans Actualités

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article