Le MRAP demande la révision des procédures policières lors des interpellations

Publié le par Le Blog du MRAP Fédération de Moselle


Procès Ajimi: le MRAP demande la révision des procédures policières lors des interpellations.

(Source : dépêche AFP, Paris 25 février 2012)

 

 Le MRAP a demandé samedi "la révision des procédures policières" lors d'interpellations, déplorant une "justice à deux vitesses", après que des policiers impliqués dans le décès d'un jeune homme lors d'une interpellation à Grasse en 2008, ont été condamnés à de la prison avec sursis.


Le tribunal correctionnel de Grasse a prononcé vendredi des peines de 6 à 24 mois de prison avec sursis à l'encontre de 3 des 7 policiers impliqués dans le décès d'Hakim Ajimi, une jeune homme de 22 ans, lors de son interpellation à Grasse (Alpes-maritimes).


 "Le MRAP demande avec force la révision des procédures policières et une Justice égale pour tous", indique dans un communiqué le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples.


Dénonçant "une arrestation mouvementée et violente, au cours de laquelle furent appliquées compression thoracique et clé d'étranglement", le MRAP rappelle que "dès 2008, l'usage de la clé d'étranglement était clairement connu pour avoir provoqué le 20 novembre 1998 la mort de Mohamed Saoud, pour laquelle la France a été condamnée par la Cour Européenne des Droits de l'Homme (...). Quant à la compression thoracique, elle avait abouti à la mort par asphyxie de deux étrangers embarqués de force dans des avions pour être reconduits hors de France".


 Pour le MRAP, les condamnations avec sursis des trois policiers "donnent à voir une justice pour laquelle toutes les vies ne se valent pas, une police trop sûre de son immunité, une France en rupture d'égalité entre tous les citoyens, selon leur lieu d'habitation, leur origine ou leur couleur de peau".


Hakim Ajimi avait été interpellé le 9 mai 2008 dans une rue de Grasse alors qu'il venait de gifler son banquier. Refusant d'obtempérer, il s'était retrouvé au sol, menotté aux pieds et aux mains, maintenu par trois policiers. Lorsqu'il est relevé et traîné par les pieds jusqu'à une voiture de police-secours 5 à 6 minutes plus tard, au moins 11 témoins avaient indiqué qu'il ne résistait plus et paraissait inconscient, et trois remarquaient son visage bleu ou violacé, signe d'un manque d'oxygène.  

Il décèdera probablement durant la minute de son transport jusqu'au commissariat, sans qu'aucun policier ne s'en rende compte.

 

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