Fichage 2, le retour !

Publié le par Le Blog du MRAP Fédération de Moselle

Un communiqué du MRAP National

Nouveaux fichiers de police : le danger du fichage ethnique remis à l’ordre du jour
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     Ce 18 octobre, un dimanche - comme s’il s’agissait d’endormir les réactions de l’opinion publique -, le gouvernement a adopté deux décrets pour permettre l’instauration de nouveaux fichiers policiers. L’un sera destiné à ficher « les bandes, hooligans, sectes et groupuscules » ; l’autre base de données servira à scruter le profil des personnes postulant pour un emploi dans un « domaine sensible » (police, nucléaire).

Ces nouvelles bases de données viennent remplacer le fichier EDVIGE que le gouvernement a été contraint d’abandonner à l’automne 2008, sous la pression massive de l’opinion publique et la mobilisation des associations, des syndicats et des militants des droits humains.

Les nouveaux fichiers, contrairement à EDVIGE, ne comportent plus la notion des critères de fichage dits « ethniques » et « raciaux ». On pourrait en être soulagé. Mais, en fait, les nouveaux décrets introduisent à la place un critère flou et vague, celui de « l'origine géographique ». Cela permettra de fait, sans détours, de revenir à un fichage « ethnique »; puisque « l'origine géographique » peut renvoyer à un territoire (banlieue, ..), mais également par exemple à « l'origine africaine » pour une personne française née en France, dont la couleur de peau est noire. Le danger est donc loin d'être banni, et ce qui avait été chassé par la porte, revient maintenant par la fenêtre : il s’agit bien d’une façon indirecte de revenir au fichage ethnique.

Par ailleurs, la nouvelle base de données sur les personnes dites « susceptibles de troubler l’ordre public » (bandes, groupuscules…), permettra encore de ficher des mineurs de moins de 16 ans, point qui avait déjà été vivement contesté dans le cadre du fichier EDVIGE.

Le MRAP appelle à une mobilisation à la hauteur de cette nouvelle provocation qui, de fait, méprise celles et ceux qui se sont mobilisés à l’époque contre les dangers inhérents au fichier EDVIGE.

Paris, le 19 octobre 2009.

Publié dans Citoyenneté

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