Procès Couleurs Gaies contre le Rectorat de l'Académie Nancy-Metz


Communiqué commun
de l'association Couleurs Gaies
et du SNES Académie Nancy-Metz
(Syndicat National des Enseignants du Second Degré)
de l'association Couleurs Gaies
et du SNES Académie Nancy-Metz
(Syndicat National des Enseignants du Second Degré)
Couleurs Gaies contre le Rectorat Nancy-Metz :
la date du procès fixée le 28 novembre 2006 au tribunal administratif de Nancy
En mars 2005, après deux ans de tergiversations, le Rectorat de l'Académie Nancy-Metz a refusé à Couleurs Gaies l'agrément qui devait lui permettre de mener plus facilement des actions de prévention dans les lycées. La réponse négative est alors curieusement motivée :
- "La lutte contre l'homophobie ne répond pas à un intérêt général" : ce qui est en parfaite contradiction avec les textes officiels de l'Education Nationale et avec ses missions en terme d'éducation civique et sociale.
- "L'orientation sexuelle, comme l'appartenance politique ou confessionnelle, relève d'un choix personnel et privé" : ce qui traduit de la part du Recteur une confusion entre éducation et prosélytisme ainsi qu'une méconnaissance étonnante de la sexualité puisque, contrairement aux opinions religieuse ou politique, l?orientation sexuelle s'impose à l?individu, elle ne se choisit pas.
Maître Jean-Luc PLUCHON, avocat de Couleurs Gaies, a donc déposé en mai 2005 un recours devant le tribunal administratif de Nancy pour faire annuler la décision du Recteur qui procède d?une erreur manifeste d'appréciation. Le tribunal administratif de Nancy vient de fixer l'audience du procès au mardi 28 novembre 2006, à 9h30.
En terme de santé publique, les enjeux sont importants. Si Couleurs Gaies n'obtient pas du tribunal l'annulation de la décision du Recteur, qu'adviendra t-il de la prévention de l'homophobie dans l'Académie Nancy-Metz ? Il est pourtant urgent d'agir.
Attaqués en permanence dans leur estime de soi par un environnement hostile à la différence, les jeunes homo-bisexuels ont treize fois plus de risque de commettre une tentative de suicide que les jeunes hétérosexuels. A l'école, l'homophobie est omniprésente : injures proférées dans les cours de récréation, inscrites sur les tables des salles de classe, taguées sur les murs des toilettes, actes d'intimidation et parfois agressions violentes envers les élèves comme ce fut le cas à Verdun en 2005.
En revanche, si Couleurs Gaies gagne ce procès, ce sera sans doute la fin de la mise au ban des établissements scolaires des associations qui luttent contre l?homophobie. En effet, un peu partout en France, ces associations rencontrent actuellement les mêmes difficultés que Couleurs Gaies à intervenir dans les lycées.
Alors que la grande majorité des agresseurs homophobes sont des jeunes de moins de 25 ans, Couleurs Gaies et le SNES mesurent l'ampleur du travail d'éducation populaire qui reste à accomplir et l'inconséquence des autorités éducatives qui s'ingénient à bloquer toute initiative allant dans le sens de la lutte contre l'homophobie.
Jeudi 23 novembre 2007
Voir site de Couleurs Gaies