L'Allemagne régularise certaines catégories d'immigrés
Un article d'Antoine Jacob dans le quotidien Le Monde du 19.11.06
Les autorités allemandes ont décidé d'accorder à des dizaines de milliers d'étrangers une chance de s'installer durablement dans le pays. Cette initiative, décidée par le gouvernement fédéral en début de semaine et approuvée, vendredi 17 novembre, par les ministres de l'intérieur des régions (Länder), concerne les demandeurs d'asile dont les dossiers avaient été rejetés mais qui ne peuvent pas être expulsés pour diverses raisons.
Ceux d'entre eux qui vivent en Allemagne depuis au moins huit ans pour une
personne seule, ou depuis six ans pour une famille, vont désormais obtenir un permis de résidence permanent. Mais à certaines conditions, et pas des moindres : pour bénéficier de cette faveur, ces étrangers "tolérés" - pour reprendre la terminologie officielle - devront justifier d'un emploi. Les quelque 20 000 d'entre eux qui sont déjà dans ce cas se verront accorder le permis de résidence dès lundi.
"Intégrés"
Les autres auront jusqu'à la fin de septembre 2007 pour trouver un emploi, ne serait-ce que temporaire, leur permettant de subvenir à leurs besoins. Deux ans plus tard, seuls les étrangers ayant pu conserver cet emploi auront droit à un permis de résidence permanent. Les autres retomberont dans la catégorie actuelle de personnes susceptibles d'être expulsées dans leur pays d'origine.
Etant donné les difficultés qu'ont les immigrés à obtenir un emploi dans un pays où le taux de chômage avoisine 10 %, une telle condition réduit sensiblement la portée de la mesure. Celle-ci n'en constitue pas moins une première en Allemagne, qui rechignait jusqu'alors à s'attaquer à ce problème, en partie pour cause de désaccords entre partis politiques. Autre condition demandée : que ces étrangers soient "intégrés" et "fidèles à la Constitution" et que leur casier judiciaire soit vierge.
Selon des estimations, près de 60 000 personnes pourraient bénéficier de cette mesure dans les trois ans à venir, soit un tiers environ des 180 000 étrangers "tolérés". Ceux-ci viennent surtout de l'ex-Yougoslavie, de Turquie et d'Irak. Ne sont pas concernés les clandestins qui vivent cachés sans papiers. Il y en aurait près d'un million. La démarche allemande diffère donc de celles entreprises par les gouvernements espagnol ou italiens, qui ont procédé ces dernières années à des régularisations massives d'immigrés illégaux, qui nourrissaient le marché du travail au noir.
Ceux d'entre eux qui vivent en Allemagne depuis au moins huit ans pour une

"Intégrés"
Les autres auront jusqu'à la fin de septembre 2007 pour trouver un emploi, ne serait-ce que temporaire, leur permettant de subvenir à leurs besoins. Deux ans plus tard, seuls les étrangers ayant pu conserver cet emploi auront droit à un permis de résidence permanent. Les autres retomberont dans la catégorie actuelle de personnes susceptibles d'être expulsées dans leur pays d'origine.
Etant donné les difficultés qu'ont les immigrés à obtenir un emploi dans un pays où le taux de chômage avoisine 10 %, une telle condition réduit sensiblement la portée de la mesure. Celle-ci n'en constitue pas moins une première en Allemagne, qui rechignait jusqu'alors à s'attaquer à ce problème, en partie pour cause de désaccords entre partis politiques. Autre condition demandée : que ces étrangers soient "intégrés" et "fidèles à la Constitution" et que leur casier judiciaire soit vierge.
Selon des estimations, près de 60 000 personnes pourraient bénéficier de cette mesure dans les trois ans à venir, soit un tiers environ des 180 000 étrangers "tolérés". Ceux-ci viennent surtout de l'ex-Yougoslavie, de Turquie et d'Irak. Ne sont pas concernés les clandestins qui vivent cachés sans papiers. Il y en aurait près d'un million. La démarche allemande diffère donc de celles entreprises par les gouvernements espagnol ou italiens, qui ont procédé ces dernières années à des régularisations massives d'immigrés illégaux, qui nourrissaient le marché du travail au noir.