Immigration: les associations en ordre de bataille contre le projet de loi
Les associations de défense des droits de l'Homme, soutenues du bout des lèvres par les partis de gauche, mais aussi des organisations chrétiennes se sont lancées dans la bataille pour refuser l'"utilitarisme" du projet de loi sur l'immigration présenté le 2 mai à l'Assemblée.
Après l'appel lancé lundi par une cinquantaine d'organisations chrétiennes pour "ne pas transiger avec le droit de l'étranger", le Collectif Uni(e)s contre une immigration jetable, qui fédère 460 associations, a réitéré mardi, au cours d'une conférence de presse, ses critiques contre le projet de Nicolas Sarkozy.
Le collectif a d'ailleurs "décliné" une rencontre que lui proposait le ministre pour "dialoguer" sur son projet estimant que sa "rédaction est déjà bouclée (...), les amendements parlementaires sont déjà déposés". "Le dialogue est donc d'ores et déjà clos".
Conçu par le ministre de l'Intérieur pour privilégier une immigration "choisie" au détriment d'une immigration "subie", le projet durcit les règles d'entrée et de séjour des étrangers.
Le Collectif, constitué en décembre dernier, mais aussi les organisations chrétiennes sont unanimes pour dénoncer la "philosophie utilitariste" du texte de Nicolas Sarkozy, le deuxième en un peu plus de deux ans.
Pour ces associations, ne seront, avec ce projet, acceptables en France que les étrangers perçus comme nécessaires pour l'économie, "la personne humaine et sa situation personnelle devenant secondaires et ses droits restreints". Elles en veulent notamment pour preuve la création d'une nouvelle carte "compétences et talents" qui donnera un titre de séjour de trois ans à tout étranger "susceptible de participer au développement de l'économie française ou au rayonnement de la France dans le monde".
Les associations dénoncent également les "graves atteintes au respect de la vie privée et familiale" que représentent les nouvelles dispositions comme l'obligation faite au conjoint étranger d'un Français de présenter un visa de long séjour, ou le durcissement des conditions du regroupement familial. Autre leitmotiv des associations: "la précarisation renforcée" de la situation des étrangers en France avec les difficultés grandissantes pour obtenir une carte de résident de long séjour ou la suppression de la régularisation "automatique" après dix ans de présence en France.
Conséquence supposée de ce texte, selon Catherine Teule, vice-présidente de la LDH: "loin de lutter contre l'immigration irrégulière, le texte va institutionnaliser la clandestinité des immigrés en France". Selon différentes estimations, les immigrés en situation irrégulière seraient entre 200 et 400.000 en France.
Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), partie prenante du Collectif Uni(e)s contre une immigration jetable, a pour sa part appelé "à un sursaut des consciences" et dénoncé "la machine xénophobe qui est en train de se mettre en route pour la campagne électorale". "Les rafles d'étrangers, la thèse du complot étranger (...) ça ne vous rappelle rien?", a-t-il ajouté.
Outre la plupart des associations luttant pour les droits de l'Homme et la défense des étrangers, le Collectif comprend les Verts, le PCF, la Ligue communiste, Lutte ouvrière et, plus récemment, le Parti socialiste. Ces partis de gauche ne figurent cependant pas en première ligne de la lutte contre le projet de loi.
Moustapha Gueye, membre du conseil national du PCF, présent mardi à la conférence de presse du Collectif, comme Yann Wehrling et Noël Mamère des Verts mais en l'absence d'un envoyé du PS, a été le seul représentant politique à prendre la parole pour demander "la régularisation de tous les sans-papiers".
› Source :article d’Anne-Marie LADOUES, Agence France Presse
Après l'appel lancé lundi par une cinquantaine d'organisations chrétiennes pour "ne pas transiger avec le droit de l'étranger", le Collectif Uni(e)s contre une immigration jetable, qui fédère 460 associations, a réitéré mardi, au cours d'une conférence de presse, ses critiques contre le projet de Nicolas Sarkozy.
Le collectif a d'ailleurs "décliné" une rencontre que lui proposait le ministre pour "dialoguer" sur son projet estimant que sa "rédaction est déjà bouclée (...), les amendements parlementaires sont déjà déposés". "Le dialogue est donc d'ores et déjà clos".

Le Collectif, constitué en décembre dernier, mais aussi les organisations chrétiennes sont unanimes pour dénoncer la "philosophie utilitariste" du texte de Nicolas Sarkozy, le deuxième en un peu plus de deux ans.
Pour ces associations, ne seront, avec ce projet, acceptables en France que les étrangers perçus comme nécessaires pour l'économie, "la personne humaine et sa situation personnelle devenant secondaires et ses droits restreints". Elles en veulent notamment pour preuve la création d'une nouvelle carte "compétences et talents" qui donnera un titre de séjour de trois ans à tout étranger "susceptible de participer au développement de l'économie française ou au rayonnement de la France dans le monde".
Les associations dénoncent également les "graves atteintes au respect de la vie privée et familiale" que représentent les nouvelles dispositions comme l'obligation faite au conjoint étranger d'un Français de présenter un visa de long séjour, ou le durcissement des conditions du regroupement familial. Autre leitmotiv des associations: "la précarisation renforcée" de la situation des étrangers en France avec les difficultés grandissantes pour obtenir une carte de résident de long séjour ou la suppression de la régularisation "automatique" après dix ans de présence en France.
Conséquence supposée de ce texte, selon Catherine Teule, vice-présidente de la LDH: "loin de lutter contre l'immigration irrégulière, le texte va institutionnaliser la clandestinité des immigrés en France". Selon différentes estimations, les immigrés en situation irrégulière seraient entre 200 et 400.000 en France.
Mouloud Aounit, secrétaire général du MRAP (Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples), partie prenante du Collectif Uni(e)s contre une immigration jetable, a pour sa part appelé "à un sursaut des consciences" et dénoncé "la machine xénophobe qui est en train de se mettre en route pour la campagne électorale". "Les rafles d'étrangers, la thèse du complot étranger (...) ça ne vous rappelle rien?", a-t-il ajouté.
Outre la plupart des associations luttant pour les droits de l'Homme et la défense des étrangers, le Collectif comprend les Verts, le PCF, la Ligue communiste, Lutte ouvrière et, plus récemment, le Parti socialiste. Ces partis de gauche ne figurent cependant pas en première ligne de la lutte contre le projet de loi.
Moustapha Gueye, membre du conseil national du PCF, présent mardi à la conférence de presse du Collectif, comme Yann Wehrling et Noël Mamère des Verts mais en l'absence d'un envoyé du PS, a été le seul représentant politique à prendre la parole pour demander "la régularisation de tous les sans-papiers".
› Source :article d’Anne-Marie LADOUES, Agence France Presse