Multiplication des groupuscules d’extrême droite aux Etats-Unis

Publié le par Le Blog du MRAP Fédération de Moselle


   Les groupuscules d’extrême droite connaissent une recrudescence, après une décennie de déclin. Selon une étude publiée mercredi 12 août par le Southern Poverty Law Center (SPLC), une association reconnue pour son travail sur l’extrême droite, ils connaissent un nouvel essor ces derniers mois.


Au mois de février déjà, le SPLC avait publié une étude selon laquelle le nombre des groupes racistes avait augmenté de 54 % entre 2000 et 2008, passant de 602 à 926. Selon l’association, ces chiffres pourraient encore grimper en 2009.

Sur fond de crise économique et du fait de l’élection de Barack Obama, l’idéologie raciste, antigouvernementale et anti-immigration recueille de plus en plus d’adhésions aux Etats-Unis, comme le rappelle ce journaliste de la chaîne Fox. «C’est la croissance la plus importante à laquelle nous ayons assisté depuis 10 ou 12 ans», a indiqué un responsable de la police, cité par le SPLC dans son étude intitulée «La deuxième vague : le retour des milices». «Il ne manque qu’une étincelle. Ce n’est qu’une question de temps avant de voir arriver des menaces et des violences», s’inquiète le responsable, non identifié.


En avril dernier, interrogé par CBS, le président et fondateur de SPLC, Morris Dees, s’inquiétait de cet essor. Il rappelait notamment que le fait d’arme le plus meurtrier orchestré par un Américain dans son propre pays était l’oeuvre d’un militant d’extrême droite, en 1995. Selon lui, les Américains ont beaucoup à craindre des «terroristes de leur pays».

En avril 1995, Timothy McVeigh, un ancien soldat reconverti dans la haine gouvernementale, avait fait exploser un camion en Oklahoma, soufflant en partie un bâtiment et tuant 168 personnes. Les poursuites judiciaires à répétition, concordant avec le premier mandat de George W. Bush, avaient semblé mettre un frein aux violences d’extrême droite.


Mais depuis le début de l’année, le vent a tourné selon le rapport. Et ce parce que «le gouvernement fédéral - objet de haine dans les groupes d’extrême droite - est dirigé par un Noir». Selon l’étude, cet événement a un lien de cause à effet direct avec la multiplication des meurtres de policiers depuis le mois de janvier.


Larry Keller du SPLC cite l’exemple d’«un homme hors de lui à cause de l’élection de Barack Obama et soupçonné de vouloir rejoindre un groupe paramilitaire qui a tué deux shérifs-adjoints en Floride (sud-est)». Autre exemple qui avait fait grand bruit le 10 juin dernier : l’assassinat d’un agent de sécurité au Musée de l’Holocauste de Washington par un homme de 89 ans.


Face à cet essor, l’opinion publique américaine réclame l’ouverture d’un débat sur la législation des crimes idéologiques.

 

Source : agences

15.08.2009



Publié dans Actualités

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