Marche contre la construction d'un Centre de Rétention à Metz

Publié le par Le Blog du MRAP Fédération de Moselle

Un article paru dans le quotidien Républicain Lorrain du 18/06/06. Article d'Emmanuelle de Rosa






















« Non aux prisons administratives »


Près de 300 personnes ont défilé dans le centre ville, hier, pour protester contre le projet de centre de rétention administrative à Metz. Un sujet d’actualité avec la reprise des expulsions d’enfants sans papiers en juillet.

Pologne, Maroc, Italie, Corée, Espagne...les Français d'aujourd'hui sont pour beaucoup, nés des mélanges d'hier. Terre d'immigration, la Lorraine affiche des patronymes aussi variés que les couleurs d'un planisphère. Héritage d'un passé qu'il faut aujourd'hui oublier. Le ministère de l'intérieur a décidé d'investir dans la pierre et les compagnies aériennes pour amplifier les expulsions des étrangers qu'on ne veut plus régulariser. A Metz, cela se concrétisera par la création d'un centre de rétention administrative, dit CRA (RL d'hier). La préfecture explique que les étrangers y bénéficieront d'équipements « de type hôtelier », de prestations de « restauration collective », qu'ils seront soignés gratuitement, seront soutenus moralement et psychologiquement, aidés à « préparer les conditions matérielles de leur départ ». « Oui, mais il restera toujours des grillages, des barreaux, des parents menottés devant leurs enfants », objecte Eric Florindi, membre du Réseau Education Sans Frontière (RESF) à l'initiative de la manifestation d'hier, aux côtés du collectif Uni(e)s Contre une Immigration Jetable. Il cite de tête les droits fondamentaux de l'enfant (convention internationale dont la France est signataire) : « Le droit de rire, le droit de jouer, le droit d’être entendu »

Rester vigilant

Hier, la marche à laquelle se sont associés syndicats et association de défense des droits de l'Homme a surtout visé à expliquer ce qu'est un CRA et à faire signer des pétitions. « Nous ne faisons pas partie du collectif, mais pour nous, le droit d'asile est menacé en France», explique Patricia, membre d'Amnesty International. « Une partie des personnes expulsées sont en danger dans leur pays: la Bosnie par exemple, vient d'être classée pays sûr, alors qu'il n'en est rien, mais on va y renvoyer les gens. Et puis, il y a les enfants… » Au cœur de l'actualité, ces gamins sans-papiers dont on va reprendre les expulsions à la fin de l'année scolaire. « La nouvelle circulaire de Sarkozy est une petite victoire, mais il va falloir être vigilant », estime Eric Florindi. Il distribue aux passants le « calendrier préparatoire à l’ouverture de la chasse à l’enfant», redoutée cet été. RESF a décrypté le texte de loi pour en conclure que « le ministre de l'Intérieur réussit l'exploit d'accorder à des futurs Français (enfants nés en France) ou à des jeunes assurés d'obtenir un titre de séjour à leur majorité (enfants entrés en France avant 13 ans), le privilège de ne pas être expulsés avec leurs parents. Ceux-Ià ne connaîtront pas les centres de rétention. Les autres y goûteront, à Metz ou ailleurs.

E. de R.

Publié dans Migrations

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